Karibou!
Cette recette mêlant mangue verte et camaron est née cette semaine. La première fois que j’ai mangé des camarons, c’était lors d’un voyage à Madagascar plus précisément à Diego-Suarez. Comme souvent tout commença un beau matin calme et lumineux sur la plage de Ramena. La mer était limpide, quelques enfants pataugeaient dans l’eau. Les pêcheurs s’affairaient, ils réparaient leur filet puis s’en allaient rejoindre les pêcheurs qui étaient déjà à l’horizon. Nous avions poursuivi notre ballade sur la plage dans une ambiance détendue.
Puis tout à coup, au loin, nous voyions s’approcher à grands remous un grand monsieur sorti de la mer. A l’accostage, tout sourire, il se dirigeait vers le bord de la plage où une planche était installée et nous faisait signe afin de nous montrer sa prise. Il y avait de beaux poissons, une belle mer généreuse et nourricière. Le pêcheur allait vendre la moitié de sa prise et il ramenait le reste chez lui. Une délicieuse friture en vue et le tout accompagné de riz! Dans le coin, on mange beaucoup de riz et on aime ça, variii(riz en malgache)!!!
Après quelques minutes de discussion avec le pêcheur, nous sommes partis nous restaurer. J’aurai bien pris des poissons mais je n’avais pas de cuisine! J’avais lancé au pêcheur, “la prochaine fois promis!” Je reviendrai… J’aime ces rencontres pleines de spontanéité et de générosité.
Sous un soleil ardent, nous marchions rapidement jusqu’au restaurant de la chambre d’hôte où nous logions. Il y avait du choix, sur la carte le plat de camarons a retenu mon attention. Je demandais quelques informations… J’avais choisi les camarons grillés. Ce fût un enchantement, un repas mémorable! L’accueil était chaleureux, les propriétaires prenaient le temps de parler. Depuis cette extraordinaire aventure, dés que j’en ai l’occasion, je prépare des camarons, souvenirs, souvenirs… D’habitude, je fais griller les camarons. Une amie originaire de Diego m’a expliquée qu’on peut les manger dans une salade, sauce tomate, panés, beignets, romazava, au lait de coco, en soupe, en carpaccio etc… Je ne vais pas tarder à explorer certaines recettes…
Et pourquoi pas à la mangue verte? Cette idée m’est venue tout naturellement quand j’ai aperçu une belle mangue verte sur une belle branche dans le jardin. C’est la pleine saison. Il ne s’agit pas d’une mangue quelconque, celle-ci n’a pas de nom qui sort tout droit d’une formule “pseudo machin”. Elle porte un nom que de nombreux mahorais connaissent, j’ai nommé manga popoya!!! C’est une mangue qui est utilisée pour la confection des achards de mangue, les plats de certaines brèdes, rougails, jus de cuisson… C’est une mangue légèrement acidulée qui exalte un délicat parfum dont la chair est ferme. J’ai accumulé plusieurs versions de recettes de camarons et celle-ci “sonne juste” au palais car le goût de la mangue et des camarons s’associent à merveille. Le fruit aromatise légèrement le jus de cuisson des camarons.
A Madagascar, les camarons apparaissent aussi sur de jolis plateaux de fruits de mer, un émerveillement pour les yeux et un régal pour les papilles. Les camarons ont une chair dont la saveur et délicate. Dès les prémices de cuisson, il faut guetter pour ne pas avoir à mâcher une chair coriace dépourvue de goût. Les camarons sont comme de nombreux crustacés et coquillages, le temps de cuisson est une contrainte mais elle est surmontable! Les praires, les amandes, les crevettes, les langoustes en font partie….
Dans cette recette, les épices tiennent une place importante car ils apportent de la couleur, du goût et ils ne dénaturent pas la saveur des camarons. Comme épices, j’ai mis du curcuma et du poivre noir de Mayotte. Ce dernier a un parfum légèrement boisé et son piquant varie selon la dose qu’on met dans le plat. J’ai poivré légèrement pour ce plat de crustacé, j’ai privilégié l’odeur de l’épice. Le “mafana” c’est-à dire le piquant ce sera pour la prochaine fois. Chacun réalise avec ses nuances…
Si vous n’avez pas de camarons, les crevettes ou les gambas feront l’affaire. Legoût changera, ce sera tout aussi bon.
Pour que cette recette soit excellente, il faut que les crevettes soient tout juste cuites, la chair a blanchi, mais elle reste nacrée. Ici, elle est jaune car j’ai mis du curcuma. Comme vous le voyez sur les photos ci-dessus, le riz accompagne ce plat de camarons. Vous pouvez également varier en mettant des légumes sautés.
Préparation de la mangue verte et des épices Préparation des camarons A l’aide de petits ciseaux, coupez le dos de la carapace des camarons sur toute la longueur en épargnant le dernier tronçon côté queue. Puis prenez un petit couteau bien aiguisé et entaillez toujours sur la longueur, la chair du camaron de façon à ce qu’elle s’ouvre à la cuisson, et s’imprègne mieux des saveurs du mélange épicé. Le camaron gagne également en texture grâce à cette préparation. Vous profitez de ce petit moment de chirurgie très appliquée pour ôter le petit boyau noir peu esthétique dans l’assiette. Versez trois cuillères à soupe d’huile dans votre wok une fois celui bien chaud, jetez-y les camarons et colorez à feu très vif, sans chercher à les cuire. On souhaite par cette étape extraire les indispensables sucs de la carapace. Retirez les camarons à l’aide d’une écumoire, et réservez sur du papier absorbant de façon à ce qu’elles perdent leur excès d’huile. Jetez le reste d’huile de votre wok, et mettez-y une noix de beurre à fondre, tout en grattant les parois de façon à dissoudre les sucs de carapace, comme un déglaçage. Attrapez les camarons avec les doigts et régalez-vous! Citronnez selon vos goûts! Massirwééé!!!!Ingredients
Instructions
Notes