Poissons-perroquets

Karibou!

 A Mayotte, la saison des mangues commence en septembre, elle se termine fin avril. On en profite pour préparer des achards, des rougails, et des plats. Dans ces cas, les mangues sont utilisées vertes et acidulées. Alors, comme la saison le permet, je prépare aujourd’hui kakamoukou  de poissons perroquets à la mangue verte. Des poissons fraîchement pêchés ce matin. Je suis allée les chercher à la plage, d’ailleurs, j’ai encore du sable aux pieds. Y a du sable partout dans le jardin, ce n’est pas bien grave, le vent l’emportera…  Le poisson perroquet est un joli poisson aux couleurs vives qui peuvent être bleues, rouges et vertes.

Le poisson perroquet est apprécié à Mayotte, il est souvent frit ou cuit en kakamoukou. J’aime les deux préparations, le perroquet frit pour son croquant et le kakamoukou pour sa tendreté et le goût de la sauce épicée… 

Les mangues utilisées dans la préparation de plats comme kakamoukou ont un goût fruité et acidulé. Pour trouver les fameuses mangues, c’est l’éxpédition, j’enfile mes tongues, mon salouva, je prends mon chombo, et c’est parti. Arrivée au manguier, je prends un bâton et je vise bien. Et hop une lancée et une mangue à terre! L’exercice n’est pas difficile, je le pratique depuis ma tendre enfance. C’est un jeu que de nombreux mahorais connaissent et pratiquent encore. Après avoir récupéré les mangues, nous ramenons un régime de bananes bien dodu! Les bananes accompagneront kakamoukou. Elles seront frites, mima!

Le poisson perroquet est excellent quand il est mariné et cuisiné avec des épices. Cela permet d’en relever le goût.

Kakamoukou, bananes et maniocs, un régal vous dis-je! Kakamoukou est un plat dont on ne serait daté l’existence, j’ai demandé à des sages, ces derniers m’ont répondu “kamoukou ti hanigni zamaniii!!!” Cela se traduit par”kakamoukou est un repas qui date d’y a très longtemps”. Il y a fort longtemps quand nous étions enfants, nous nous délections de ce plat. Assis par terre, nos parents nous apportait de grandes assiettes de légumes et de kakamoukou, nous étions joyeux! Nous mangions avec beaucoup de plaisir, nous dépiautions des morceaux de poisson pour les “petits”. Chacun avait sa portion de poisson. Nous étions rassasiés et heureux. Aujourd’hui, je prends plaisir à préparer ce plat, que de bons souvenirs! Ce plat est goûteux, diététique, il mériterait d’être souvent sur les tablées mahoraises. 

Atova pili pili massirwé!